PRIX DE L'ESSENCE
Les Canadiens invités à nationaliser le pétrole
Rollande Parent
Presse Canadienne
Montréal
Les Canadiens doivent faire pression sur le gouvernement fédéral pour que celui-ci trouve le courage de retirer aux grandes compagnies pétrolières appartenant majoritairement à des intérêts étrangers l'extraction du pétrole canadien, son raffinage et sa distribution.
«Il faut cesser de dire qu'il n'y a rien à faire», a clamé le professeur Léo-Paul Lauzon, du département des sciences comptables de l'Université du Québec à Montréal, qui prône en fait rien de moins que la nationalisation du pétrole canadien, à l'instar de la nationalisation de l'électricité menée au Québec au tournant des années 1960.
Pour le professeur Lauzon, l'heure n'est plus «au boycottage, aux recours collectifs, à des enquêtes du Bureau de la concurrence ou encore de la Régie de l'Énergie».
«Il faut nationaliser la ressource en raison de la sécurité nationale et de nos intérêts stratégiques, même si ça peut faire peur», a-t-il soutenu, mardi, en conférence de presse.
Le professeur Lauzon, qui s'est déjà frotté à la politique partisane, estime qu'il faut que les pressions viennent des citoyens, de la rue. Il ne croit pas que le gouvernement fédéral en prendra l'initiative et il ne compte pas davantage sur les médias qui, plus souvent qu'autrement, appellent à la résignation, a-t-il dénoncé.
«La nationalisation de l'électricité au Québec continue d'être un succès retentissant. Les Québécois jouissent des tarifs d'électricité les plus bas en Amérique du Nord et la société d'État Hydro-Québec retourne au Trésor public quelque 3 milliards $ annuellement», a-t-il fait valoir.
«La nationalisation du pétrole canadien amènera des avantages économiques, comme l'électricité», a-t-il poursuivi.